A399 Fortin Centurion antichars

VISITE POSSIBLE TOUTE L’ANNEE SUR RÉSERVATION       Réserver

Cet ouvrage “CENTURION” est le seul de ce type visitable en Suisse romande. Il est  à l’état de neuf et présenté avec tous ses matériels et équipements au complet, tel qu’il était en 2000, à la fin de la Guerre Froide. Possibilité de grimper dans la tourelle et de manœuvrer le tube du canon. Exposition unique de modèles réduits de blindés comprenant 100 chars et engins semi-chenillés de la Wehrmacht, fidèlement reproduits à l’échelle 1:35, avec tous leurs camouflages et détails historiques.
Ouverture : visite possible toute l’année (sauf en cas de neige en plaine).
Tarifs : -15.- CHF par personne pour les groupes dès 10 personnes (ou forfait 150.- CHF si moins de 10 personnes). Gratuit pour les enfants de moins de 6 ans.
Durée de la visite : 1h00 environ.
Conditions de visite : Temp. 14°C. Vêtements chauds et chaussures avec relief recommandés.
Accessibilité : accessible aux familles avec enfants, mais pas aux personnes à mobilité réduite. Comment y aller ? Sortie A9 “St-Tryphon”, direction Collombey-Muraz. Parking près de l’église. Point de rendez-vous devant l’entrée du Café-Restaurant “Le Postillon”.
Point fort : Exposition de 100 maquettes de char  au 1:35e. (unique en Europe)

Notre fortin CENTURION A399 est situé dans le Chablais valaisan. Dans les années 1980,  en pleine guerre froide, la Suisse décida de construire une soixantaine d’ouvrages “CENTURION” distribués le long des transversales alpines et des principaux axes de pénétration du pays.
Le programme fut stoppé à la fin des années 1990, bien après la chute Mur de Berlin, l’effondrement de l’Union soviétique et la dissolution du Pacte de Varsovie, bras armé du “Bloc de l’Est communiste. L’armée suisse, toujours prudente, ne cessa donc de fortifier le pays qu’environ une dizaine d’année après l’évanouissement de la menace communiste en Europe.

A l’arrêt du programme, seule une trentaine d’ouvrages “CENTURION” avaient déjà été construits. Le fortin A399 est le dernier à avoir été achevé en 1998. Il n’a jamais été occupé par la troupe ni utilisé à des fins d’exercice. Nous le présentons au public dans l’état exact où il était à la fin de la guerre froide, avec tout son équipement, son armement et son matériel.
Le concept qui a présidé à la conception de ces fortins antichars de nouvelle génération a été élaboré à la fin des années 1980, lorsque l’armée a décidé d’abandonner ses chars CENTURION de conception britannique pour les remplacer par des chars LÉOPARD II de conception allemande, l’actuel PANZER 88 de l’armée suisse.

Les châssis et la caisse des chars CENTURION ont été ferraillés, mais l’armée a récupéré les tourelles blindées pour les utiliser comme armes antichars. Ces tourelles ont été réinstallées à l’intérieur de petits bunkers très compacts, distribués le long des voies de pénétrations et soigneusement enterrés. Ces bunkers ne devaient engager l’assaillant qu’au moment où les colonnes blindées ennemies étaient arrivées à portée d’efficacité, à relativement courte ou moyenne distance. La plupart ont été positionnés pour engager les chars ennemis latéralement, de façon à profiter d’une silhouette maximale et à frapper le flanc des tourelles ou de la caisse, beaucoup moins blindés que l’avant, ce qui optimisait leur chance de destruction au premier coup!

L’espérance de vie des équipages des fortins “CENTI” était toutefois faible en cas de conflit, de l’ordre de quelques heures à quelques jours au grand maximum. Leur mission était principalement de stopper la progression ennemie un temps suffisant pour permettre à l’armée de les engager efficacement avec les moyens appropriés. C’est la raison pour laquelle les ouvrages sont aussi compacts et petits. Leur infrastructure est réduite au minimum. Ils ne disposent donc ni de cuisine, ni de toilettes en dur. En cas d’engagement, l’équipage mangeait froid ou faisait chauffer des rations de combat sur des réchauds portatifs.  Il disposait en revanche d’un petit dortoir séparé du local de combat par un sas étanche. Cet abri est équipé de couchettes métalliques à 2 étages, d’un WC chimique à sec et d’un système de ventilation avec filtres permettant de traiter l’air en cas de nécessité.

Le local de combat, disposé de plain pied avec l’abri-dortoir, communique directement par une trappe et une échelle mobile avec la tourelle installée au-dessus. Il possède un petit établi pour permettre des réparations d’urgence et un appareil électrique permettant de gérer la ventilation, y compris celle de la tourelle. Les réserves de munitions étaient stockées dans une large niche qui occupe toute la paroi arrière du sarcophage de béton. L’énergie nécessaire pour alimenter la tourelle et l’éclairage de l’ouvrage est fournie par un groupe électrogène Diesel logé dans une niche isolée installée dans le sas d’entrée de l’ouvrage. C’est là qu’étaient stockées également les réserves de carburant, dans de simples jerrycans. Ce sas est protégé par deux énormes portes anti-souffle en béton armé, pesant une tonne chacune, qui permettait de protéger les occupant contre les gaz de combat, les retombées radioactives et l’effet de souffle des bombes et des obus tombant sur ou près du fortin.

La tourelle de char surmontant le local de combat est incorporée dans un sarcophage en béton-armé qui l’enveloppe complètement, sauf au niveau de l’embrasure de tir du canon, disposée frontalement. L’épaisseur très importante des murs et de la dalle de couverture en béton armé  assurait une excellente protection contre les bombardements ciblés ou les pilonnages d’artillerie visant à détruire le fortin. Pour accroître encore la protection de la masse couvrante, ce sarcophage est lui-même doublé extérieurement par une enveloppe constituée d’énormes blocs cyclopéens. Cette protection additionnelle en blocs cyclopéen s’étend également devant l’entrée de l’ouvrage, protégée par un aménagement de la sorte incurvé.

La tourelle CENTURION est armée d’un tube de 10,5 cm capable d’engager les chars ennemis jusqu’à une distance d’environ 9 km, ce qui permet d’atteindre l’autre versant de la plaine du Chablais et d’engager des blindés sur toute la largeur de la plaine. Le débattement latéral de la tourelle est limité à un angle de 30° de par le fait que la tourelle pivote à l’intérieur du sarcophage de la masse couvrante, ce qui limite les mouvements du tube au niveau de l’embrasure frontale. La pièce pouvait engager des obus explosifs normaux, par exemple contre des concentrations de troupes ou des véhicules légers, ou des obus-flèches équipés d’un dard très effilé en uranium appauvri, capable de perforer tous les blindages de chars connus au début des années 2000. La munition était constituée uniquement d’obus encartouchés (obus+ douille préalablement assemblés). Outre les soldats munitionnaires qui s’activaient dans le local de combat pour approvisionner la tourelle, trois hommes pouvaient prendre place directement dans la tourelle. Le chargeur était positionné sur la gauche de la culasse du tube où se trouvent les racks munitions. C’est lui qui était chargé de manipuler la culasse du tube et de rejeter les douilles utilisées à l’extérieur de la tourelle. Cette évacuation se faisait par un petit orifice circulaire situé sur le flanc gauche de la tourelle, protégé par un clapet d’ouverture actionnable depuis l’intérieur. Les douilles rejetées à l’extérieur de l’habitacle tombaient directement sur la dalle de béton supportant la tourelle. Cette dalle est légèrement inclinée de façon que les douilles roulent et s’écartent de la tourelle, pour ne pas risquer de coincer la circulaire permettant la rotation de celle-ci.

Lorsque l’ouvrage n’est pas utilisé par la troupe, le tube de la tourelle est remisé latéralement dans une niche permettant de l’isoler de l’extérieur et de l’abriter des intempéries. Cette niche, ménagée dans l’un des murs d’aile de l’embrasure, est fermée par des volets métalliques en acier inoxydables que l’on ne peut manœuvrer et ouvrir que de l’intérieur. L’embrasure est également obturée par le même type de volets pour éviter toute intrusion.

A l’origine, il était prévu de construire un deuxième fortin sur la rive gauche du Rhône, mais cet ouvrage n’a pas été construit. Deux autres fortins du même type ont été aménagés dans le flanc ouest de la colline de Saint-Tryphon, de façon à croiser leurs feux avec celui de notre fortin et à pouvoir se protéger mutuellement. Ils devaient engager simultanément les forces blindées ennemies qui se seraient retrouvées prises entre deux feux, le flanc de leurs chars offrant ainsi de belles cibles aux tubes de 10,5 cm.

Le dispositif est en effet conçu de façon à bloquer la progression des forces ennemies au niveau de la plaine exactement à l’endroit où celle-ci est sous le feu des trois fortins CENTI. La position de barrage est constituée par une ligne antichars qui barre la plaine d’un côté à l’autre et qui est infranchissable pour des blindés. Cette ligne antichars correspond au muret nord qui borde la transversale reliant Saint-Tryphon à Collombey-Muraz. Il s’agit en réalité d’un solide mur antichars en béton armé, indestructible et infranchissable par un blindé lourd. Ce mur est complété, aux endroits où une route secondaire se raccorde à la transversale, par des barricades antichars constituées de puits disposés sur plusieurs lignes parallèles, dans lesquels on insère d’énormes poutrelles verticales dépassant la chaussée et empêchant le passage. Ce dispositif est complété, au niveau de l’autoroute A9 et de la voie ferrée CFF, par des ouvrages hérissons, sortes de hérissons tchèques rapidement assemblés et qui sont reliés entre eux par d’épais et solides câbles d’acier qui les maintient solidaires et empêche un char lourd ou un bulldozer de les disperser ou de les écarter. L’autoroute et la voie ferrée, orientées dans le sens de la vallée sont également sous le feu des trois fortins qui peuvent les engager latéralement par des tirs de flanquement.

Deux fortins complémentaires avaient également été prévus sur la rive droite de la vallée du Rhône, au niveau du Chablais vaudois, de façon à verrouiller la rocade possible par la route cantonale qui passe entre la colline de Saint-Tryphon et le versant vaudois. Ils n’ont pas été construits suite à la décision d’arrête le programme en 1998.

Si le dispositif avait été entièrement réalisé, ce sont donc  non pas 3 mais 6 fortins CENTURION couplé à un mur antichar , complété par des barricades antichars sur route et par des ouvrages hérissons sur l’autoroute et la voie ferrée, qui auraient barré de part en part la plaine du Chablais.

La visite de cet ouvrage est d’autant plus intéressante qu’il s’agit d’un des derniers ouvrages fortifiés construits en Suisse et qu’il correspond à une technologie high-tech et à un concept antichars ultra-moderne, totalement différents des concepts et des ouvrages bâtis durant la seconde guerre mondiale ou le début de la guerre froide. De plus, il n’existe aucun autre ouvrage de ce type ouvert à la visite en Suisse.

Enfin, nous proposons aux visiteurs de découvrir, dans l’ouvrage, une exposition unique en Europe, comprenant une centaine de modèles réduits de blindés chenillés allemands de la seconde guerre mondiale,  Ces maquettes de chars, reproduits à l’échelle 1:35 ème, mesurent 25 cm de long, ce qui les met en valeur et permet de voir les moindres détails. Elles ont été réalisées par des passionnés de l’Association HISTORIA de Sion, qui les ont assemblées et peintes dans le respect des moindres détails historiques. Elles constituent une exposition unique en Europe, car y sont représentés tous les modèles et variantes de blindés chenillés allemands de la Wehrmacht: chars lourds ou légers, prototypes, canons automoteurs, obusiers blindés, chars antiaériens armés de pièces de FLAK, chasseurs de chars chenillés ou semi-chenillés, semi-chenillés, chars de dépannage, etc.

Notre fortin CENTURION est donc un but de visite idéal pour des sorties d’entreprises, de sociétés, d’associations, des amicales ou des sorties familiales. La visite guidée dure environ 1h00. Nous vous y accueillons avec grand plaisir et pouvons également prévoir, sur demande de votre part, un apéritif dans le fortin ou à l’extérieur…

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